Deux séquences de vie presque antinomiques. Dès l’aube, Thang aide sa tante en vendant des petits déjeuners aux travailleurs d’Hô Chi Minh Ville, avant de se glisser sur les bancs de l’école l’après-midi venue.
Thang estime qu’il a de la chance : grâce au parrainage d’AVE, il se rend désormais tous les après-midis, dans une classe d’affection (lire l’article Immersion dans une école ouverte à tous les enfants) où il peut rattraper son retard scolaire. Avant l’an passé, le jeune garçon n’était jamais allé à l’école. Né au Cambodge, d’une mère Vietnamienne et d’un père Cambodgien, il ne possède en effet pas de papiers lui permettant d’être scolarisé dans un établissement public. Un destin qui ressemble malheureusement à bien d’autres au Vietnam.
Petites mains sur une échoppe de street food
Ses parents sont ouvriers dans la province de Binh Duong, au nord ouest de la capitale, où ils résident avec les deux petits frères de Thang. A 10 ans, le garçon vit avec sa tante qu’il aide depuis ses sept ans. Tous les matins, il se lève aux aurores pour la seconder dans son travail : vendre des petits déjeuners aux employés de bureau d’Hô Chi Minh Ville. Ici, tout se passe dans la rue, la street food étant très populaire au Vietnam. L’installation est sommaire mais fonctionne bien : dans une grande poêle placée sur un réchaud, Thang se charge de réaliser les omelettes à glisser dans les Banh-mi, ces fameux sandwichs vietnamiens, consommés ici dès le petit matin.
L’école pour choisir son futur métier
Ce travail, Thang s’y consacre de 6h à 10h, avant de rejoindre l’école. Là, il apprend les rudiments de mathématiques, la grammaire et l’orthographe vietnamiens, des sciences ou de la couture. Si vous l’interrogez, il vous dira combien il aime ces cours. Peut-être même, vous confira-t-il le métier qu’il s’est choisi pour plus tard : il sera policier.