Tous les deux mois, des visites médicales et dentaires itinérantes sont organisées avec le soutien d’AVE dans différentes localités de province. Dimanche 12 février 2017, la visite était assurée à Doc Mo, au sud de Hô Chi Minh Ville, dans la province de Dong Nai.
Huit heures du matin. Conduits par leurs parents ou amenés en bus par les sœurs, les enfants affluent peu à peu dans la cour de cette école de Doc Mo. Au cours de cette longue matinée, cinq dentistes et deux médecins généralistes passeront gratuitement au crible la santé d’environ 170 enfants, des tout-petits aux adolescents. Ce n’est qu’une toute petite partie des quelque 1 000 filles et garçons qui seront suivis au cours de l’année, dans les régions où agit AVE.
Ce matin-là, tandis que les parents réunis en cercle reçoivent quelques conseils d’hygiène domestique, un groupe de garçons est initié aux bons gestes du brossage dentaire, démonstration à l’appui avec un modèle de dents et une brosse géante. A quelques mètres de là, c’est un groupe d’adolescentes qui écoute attentivement une intervention d’un autre ordre. Plus d’une heure est ainsi consacrée à leur sensibilisation contre les risques d’agressions sexuelles, dont sont souvent victimes les filles pauvres. Elles y apprennent à se méfier de certains comportements et à oser dire « non ».
Des praticiens bénévoles
Dentistes, aide-soignantes et médecins officient déjà pendant ce temps. Tous sont bénévoles. « Voici quelques années, j’ai failli mourir à la suite d’une grave maladie. Après cela, j’ai choisi de devenir bénévole. Depuis, je donne ce genre de soins plus de 20 fois par an, pour différentes associations ! », raconte Vo Anh Viong, dentiste depuis 30 ans à Hô Chi Minh Ville. Outre les soins, il prodigue aux enfants des conseils pour se brosser les dents. « Leurs dents sont souvent très abîmées. » Et pour cause : les soins sont coûteux et souvent difficiles d’accès au Vietnam. Beaucoup de familles ne possèdent pas d’assurance maladie.
Dans une file d’attente plus ou moins ordonnée, les plus jeunes attendent, munis de leur carnet de santé personnel, conservé à l’école d’une visite à l’autre. Si le confort est toujours chiche, les praticiens disposent maintenant de produits anesthésiants et de nouveaux petits matériels dentaires, tout juste légués par un dentiste français.