Orpheline de père, Kim vit dans la province de Doc Mo, avec sa grand-mère. L’adolescente est l’une des 1 043 enfants parrainé·e·s par AVE, et à plus d’un titre représentative de ses filles et garçons auxquels l’association offre un accès à l’éducation.
A 13 ans, Kim [ce prénom a été modifié] affiche de bons résultats scolaires. Ils laissent présager la possibilité d’opter dans quelques années pour le métier de son choix et peut-être ainsi sortir de la pauvreté. Car pour l’instant les temps sont durs. La mère de Kim travaille en ville, où elle a refondé un foyer, après la mort de son mari. N’ayant pas assez de ressources pour prendre en charge sa fille, elle en a confié la garde à sa grand-mère. Ses visites sont rares : les trajets jusqu’au village où grandit Kim représente un coût important pour elle. Une fois tous les dix jours, elle apporte quelques produits alimentaires. Ils ne sont pas de trop, car au quotidien, la fillette et son aïeule ne se nourrissent que de riz et de semoule. Pour manger de façon équilibrée, il leur faudrait de meilleurs revenus.
Toutes deux habitent une maison construite par le gouvernement. Deux pièces ne comportant ni salle de bain, ni toilettes, des équipements également absents chez de nombreuses autres familles. « Or la forêt derrière, où l’on va pour pouvoir être tranquilles, est dangereuse. On peut y faire de mauvaises rencontres », confie la grand-mère. Aussi, les sœurs de la congrégation des Filles de la Charité au Vietnam ont financé l’installation de sanitaires. Seul autre luxe, une vieille télévision, dans un coin. Un miroir ébréché pend au mur. Ne cherchez pas de frigo. La famille n’en possède pas.
Redonner le sens du rêve aux enfants
Pour assurer une rentrée d’argent complémentaire à l’aide financière envoyée par l’un des frères aînés, la grand-mère vend chaque jour des billets de loterie. Une activité courante au Vietnam où chacun est friand de ce divertissement. Pourtant, le pécule ainsi amassé est maigre, même à l’échelle du pays : environ trois dollars par jour. Alors après l’école, la jeune fille l’aide en vendant elle aussi quelques billets, parfois jusque tard le soir. « Au Vietnam, les enfants défavorisés n’ont pas appris à rêver. Ils survivent seulement », souligne Sœur Pascale, de la congrégation des Filles de la Charité, l’un des relais locaux de l’association. Redonner le sens du rêve aux enfants, ne serait-ce que dans ce but, l’action d’AVE paraît aujourd’hui essentielle.