L’association AVE place l’éducation des enfants défavorisés au cœur de ses priorités.

Endiguer la pauvreté

L’éducation représente l’une des ressources essentielles au bon développement des filles et garçons et à la réalisation de tout leur potentiel. Prodiguée par l’école, elle constitue l’un des principaux leviers pour briser le cycle de la misère. Scolariser un enfant, c’est lui donner l’opportunité de choisir le métier qu’il souhaitera exercer ; c’est lui offrir la possibilité de construire son avenir.

L’école est un lieu de socialisation et un havre de paix. Selon l’Unicef, les enfants qui n’ont pas accès à une éducation de qualité sont plus vulnérables à la maltraitance, à l’exploitation et aux maladies.

A l’école, filles et garçons bénéficient aussi d’au moins un repas, pour certains le seul de la journée. Un élément indispensable lorsque l’on sait qu’au Vietnam, environ un tiers des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique, en particulier dans les zones rurales.

Une éducation des filles essentielle

La scolarisation des filles est un levier essentiel pour endiguer la pauvreté en brisant sa transmission d’une génération à l’autre. Une fille éduquée bénéficiera de revenus de 25 % supérieurs à ceux d’une fille analphabète. Elle contribuera au développement économique et au processus démocratique de son pays. Plus autonome, elle aura des enfants plus tardivement, qu’elle incitera également à aller à l’école.

Un droit reconnu par la Convention internationale des droits de l’enfant

L’éducation fait partie des principaux droits des plus jeunes, comme établi par la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) en 1989.

« Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation, et en particulier, en vue d’assurer l’exercice de ce droit progressivement et sur la base de l’égalité des chances : ils rendent l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous […]. »

Extrait de l’article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Adopté par l’Assemblée générale des Nations unies, ce traité international introduit le concept d’intérêt supérieur de l’enfant. Le Vietnam a été le premier Etat d’Asie à signer ce traité.

Les régions rurales et montagneuses encore trop délaissées

Mais le pays doit encore faire face à de nombreux défis pour offrir à chacun et chacune un enseignement de qualité. Les disparités entre les régions et les groupes ethniques sont encore significatives. Les zones rurales, du delta du Mekong, des hauts plateaux ou des montagnes, souvent isolées, sont particulièrement touchées par ce phénomène.

Sur une population de 93 millions d’habitants, 65,3% vit en zone rurale, hors des villes. Et la moitié des Vietnamiens et Vietnamiennes actifs travaillent dans l’agriculture. Avec l’ouverture du pays à partir des années 1990, la situation économique s’est trouvée grandement améliorée. Néanmoins, 13% de la population vit toujours au-dessous du seuil de pauvreté international (soit 1,25 dollars par jour), selon la Banque mondiale.

12% d’enfants vietnamiens vulnérables

Au Vietnam, les enfants de moins de 15 ans sont au nombre de 21 millions. Parmi eux, 3,4 millions soit 12% de la population infantile, étaient en 2010 considérés comme vulnérables (orphelins, abandonnés, malades ou handicapés). En 2006, 40% de ceux vivant à la campagne étaient considérés comme pauvres, contre 10% dans cette situation en ville, selon l’Unicef.

Aujourd’hui, plus de 93% des Vietnamiens et Vietnamiennes sont alphabétisés, et 96% fréquentent l’école primaire. Néanmoins, beaucoup ne terminent pas leur cycle scolaire. Les difficultés sont d’autant plus fortes pour les jeunes issus des minorités ethniques : en 2006, seuls 60% d’entre eux achevaient leurs cinq premières années à l’école.
Au total, 65% des enfants bénéficient d’une scolarisation après leurs 11 ans. Ils sont en effet souvent contraints d’aider leurs parents en travaillant. La vente de tickets de loterie, le travail dans les champs et les rizières ou dans les décharges sont les exemples des tâches les plus courantes.

Des écoles difficilement accessibles

L’école est officiellement gratuite et obligatoire au Vietnam. Pourtant la scolarisation des enfants est compliquée dans certaines zones rurales, où ils sont souvent obligés de parcourir de nombreux kilomètres pour aller en classe. Les transports publics s’ils existent sont loin d’être gratuits. Par ailleurs, aller à l’école engendre des frais annexes difficilement soutenables pour les familles : fournitures scolaires, coût des repas pris à l’école et cours de soutien. On estime qu’environ 16% des enfants entre 5 et 14 ans sont obligés de travailler.

En raison du manque d’écoles et de la pénurie d’enseignantes et enseignants, beaucoup de classes sont à double flux : les enfants ont cours soit le matin, soit l’après-midi.