Depuis 2001 le centre Mai Hoa, au nord d’Hô Chi Minh Ville, représente le dernier espace de soin pour des dizaines d’adultes malades du sida. A leurs côtés, une vingtaine d’enfants grandissent là, hébergés dans un bâtiment financé par AVE. Orphelin·e·s, pour la majeure partie d’entre eux et elles, ils sont toutes et tous porteurs du VIH.
Cu Chi n’est qu’à quelques encablures au nord de la capitale vietnamienne. Pourtant, loin du fracas incessant des scooters, le district porte tous les signes de la campagne. C’est là qu’a été construit le centre Mai Hoa en 2001, sous la houlette des Filles de la Charité Saint-Vincent de Paul. Aujourd’hui, niché au cœur d’un vaste jardin, le centre poursuit une mission rare au Vietnam : l’accueil de plusieurs dizaines de malades du sida qui y reçoivent leurs derniers soins. Selon l’Organisation des Nations unies (Onu), 260 000 personnes vivraient avec ce virus au Vietnam.
Les enfants sont eux aussi victimes de cette pandémie, qu’ils aient été contaminés dès la naissance, ou laissés orphelins à la mort de leurs parents sidéens. 54 000 enfants seraient dans ce dernier cas, toujours selon les chiffres de l’Onu, tandis que 4 900 filles et garçons de moins de 15 ans seraient infectés par cette maladie incurable. C’est pourquoi le centre Mai Hoa a étendu ses missions à la prise en charge d’enfants atteints par le virus d’immunodéficience humaine (VIH). Également sensible à cette problématique, l’association AVE a financé en 2005 le bâtiment où sont aujourd’hui hébergés les enfants de Mai Hoa. L’espace qui leur est réservé comprend non seulement un dortoir, mais aussi une salle à manger, un coin cuisine et une salle de classe.
Victimes de l’opprobre sociale
Aujourd’hui, ils sont une vingtaine à vivre là, orphelins de père et de mère pour la plupart, souvent rejetés par le reste de leur famille. Car les stéréotypes véhiculés autour du sida, symptomatiques d’un manque d’informations, sont toujours prégnants dans les villes et les campagnes, et l’opprobre au sein de la société une réalité bien tangible. Depuis deux ans, ces jeunes filles et garçons sont enfin scolarisés à l’école du village, mais leur acceptation est loin d’être facile. « Beaucoup de parents ne veulent pas que leurs enfants en bonne santé jouent avec les jeunes malades du centre », reconnaît la nouvelle directrice de Mai Hoa, Sœur Do Thi Lan. Pourtant, à première vue, rien ne les distingue des enfants non infectés : tous et toutes paraissent en parfaite santé. Et pour cause, ils bénéficient notamment depuis quelques temps de trithérapies, financées par le gouvernement vietnamien. Cette manne thérapeutique a représenté une évolution de taille au sein du centre : auparavant, en l’absence de ces traitements antirétroviraux empêchant l’apparition du sida, les enfants mourraient souvent avant d’atteindre l’adolescence.
Afin de favoriser leur épanouissement, le centre leur prodigue aussi quelques enseignements complémentaires à ceux de l’école, au gré des passages de volontaires : il en était ainsi en février, où un petit groupe était initié à l’anglais par une intervenante française. Les enfants participent aussi dans une moindre mesure aux finances du lieu en fabriquant sur leur temps libre de petites figurines en perles de plastique qui sont ensuite vendues au bénéfice de la communauté.
Ce refuge peu commun voit le nombre d’enfants présents croître au fil des mois, rendant nécessaire la construction sous peu d’un bâtiment supplémentaire pour les accueillir.
UN REFUGE POUR ENFANTS SÉROPOSITIFS
Bonjour,
Pouvez-vous m’en dire plus sur ce centre, les actions les besoins et les projets que vous y menez?
Bien cordialement
L Douet